Chronique 9

Chers lecteurs,

Je ne ferai pas d’introduction, je suis bien trop impatient de vous conter la suite des événements. Nous en étions à mes premiers pas dans… « l’aile droite ».

Après avoir franchi le seuil de cette étrange porte en acier, Gwenaelle la referma derrière nous. Je découvris alors des murs défigurés par d’étranges traces, parfois trois, parfois quatre. Comme si d’immenses griffes avaient détesté le papier peint.
L’ambiance était morne. Je me trouvais dans une zone de recherche abandonnée, au pied d’un lugubre escalier. Des frissons parcouraient mon corps. Une odeur de moisissure et de renfermé emplissait mes narines. D’étranges portraits de l’ancien Draveil étaient parsemés aux murs, comme si cette partie du bâtiment vivait encore en ces anciennes années. Je me sentais comme coincé dans un passé qui n’était pas le mien, dans une dimension où la mairie célébrait encore des unions et croulait sous le poids des charges administratives. J’entendais d’un souffle lointain le bruit des photocopieuses et des conseillères désagréables aux lunettes à chaînettes.

Gwenaelle me tira de ma rêverie.
« Ici, on est dans l’aile droite. Plus précisément au L1. Ces bureaux sont abandonnés depuis maintenant plusieurs mois. Sans mentir… on ne sait pas vraiment pourquoi. »

Je parcourais des yeux les rampes de l’escalier. Ces marches ayant porté des milliards de pas, de courses effrénées contre le retard, de pointes de semelles dictées par la discrétion. Quelle démarche avaient les scientifiques en fuyant d’ici? Se ruaient-ils en sautant des marches, étaient-ils en file indienne bien organisée?

Gwenaelle me prît par la main. (Oui chers lecteurs oui!) Et me tira dans la montée infernale de ces vieilles marches grinçantes. A chaque pas, mon cœur accélérait, mon sang pulsait de plus en plus fort dans mes veines. Cette montée semblait interminable, entourée de ces images du passé, chaque pas grinçait, me criait de faire demi-tour.

La fin des escaliers approchait, le palier final. Un téléphone pendait dans le vide. Celui-ci avait subi la même attaque que la tapisserie, inutile d’appeler à l’aide.
Arrivée sur ce palier, Gwenaelle me regarda comme pour vérifier que je n’avais pas pris la fuite, puis sortit un badge de sa poche pour le scanner sur un lecteur au mur, aux côtés d’une porte. Le lecteur bipa, et la lumière de la porte passa au vert.

« Ce que tu t’apprêtes à voir dans cette pièce Louis, c’est d’une importance capitale pour l’humanité. Ça n’est pas sans risque, et je pense que tu ne seras plus le même une fois cette porte franchie. »

Ses doigts emprisonnaient les miens. Je sentis une goutte de sueur dévaler mon front et des secousses parcourir ma colonne. A ce moment là chers lecteurs, cela serait mentir que de vous dire qu’aucun doute ne planait en mon esprit. Mais je pense que, c’est l’amour de la quête d’information qui m’a fait mettre un pied devant l’autre, pour voir ce qui se trouvait derrière cette porte du dernier étage de l’aile droite.

Malheureusement, c’est encore sur une ouverture de porte que se clôture notre article de la semaine. Vous comprendrez bientôt la raison de mon manque de temps chers lecteurs. Loin de moi la volonté de vous délaisser, ne vous inquiétez pas.

Louis, votre fidèle journaliste.