Chronique 20

Ma question, chers lecteurs, provoqua la plus violente des réactions silencieuses que je n’ai jamais eu l’honneur de subir. Je sentis une main venir m’aggriper l’avant-bras, et soyons honnête, je reconnaitrais cette poigne entre des milliers.

« Qu’est-ce que tu racontes ?! » me hurla Gwenaelle.

« C’est de la folie ! » rétorqua Nicolas.

Je m’apprêtais à leur pondre un monologue digne des plus grands juristes, quand la porte de cette sordide pièce s’ouvrit dans un grincement moqueur. Les regards se détournèrent pour dévisager les auteurs de ce bruit suspect.

Deux silhouettes se tenaient dans l’entrebâillure de la porte. La brune de tout à l’heure, et un grand jeune homme blond. Les deux étaient vêtus de la même manière, d’une combinaison blanche teintée de crasse et de quelques traces pourpres. Le garçon tenait un étrange boitier noir dans la main droite. Le genre de dispositif que l’on pouvait admirer dans ces œuvres douteuses de science-fiction à la télévision. La fille était armée d’une longue pince usée, tel un sceptre.

« Il doit faire ses preuves. » lança sèchement la jeune fille.

« On va faire au mieux… » compléta le blondinet.

A la fin de son intervention, le jeune homme entra et se dirigea vers le coin de la pièce. Un coin sombre et poussiéreux ou sommeillaient des silhouettes gonflables. Il en décrocha une d’un crochet et je pu constater qu’il s’agissait du même accoutrement que lui et son acolyte portaient.

Il me jeta la combinaison avec une pointe de dédain.

Tenant cet accoutrement des deux mains, la réalité de ma demande me frappa. Mais vous commencez à me connaitre chers lecteurs, je suis d’un courage inouï. Donc après une légère pluie de larmes de peurs, de stress, d’angoisse et d’appréhension, je me mis à enfiler cette étrange combinaison sous les regards de mes tortionnaires. Je sentais une pointe de pitié dans les yeux de Nicolas et du jeune homme, et de la colère pure et dure dans ceux de Gwenaelle.

Après quelques secondes, je remontais la fermeture éclair de cette étrange combinaison blanche, comme si je disais adieu à ma liberté.

« On y va ? » me lanca sèchement la jeune fille.

J’hochai la tête.

A très très très bientôt chers lecteurs, enfin… Je l’espère…