Chronique 23

Chers lecteurs, ce baiser…

S’il était une couleur il serait pastel…

Une texture semblable à du coton et un son comparable à des rires d’anges.

Si le générique de fin de mon existence ne devait répertorier que quelques bribes, ces secondes passeraient en boucle.

Une nage dans un océan de douceur, ma poitrine qui éclate et la chair de poule qui gagne du terrain sur chaque parcelle de ma peau.

Oui, ce générique aurait été certes quelque peu répétitif, mais ces instants auraient suffi à mon bonheur. Je n’aurais gardé que ces instants… Précis… Et pas ceux qui en suivent.

Pas la monumentale mandale qui vint rencontrer ma joue. Cette fougue ? Cette violence ?… Gwen ?… Mais comment… Nan, cette violence n’était pas sienne… Mais celle de l’infirmier à la carrure de congélo qui se trouvait à nos côtés.

L’incompréhension me gagna. De la jalousie ? Qui était cet homme ?

« Louis… Voici… Stéphane, mon mari… » balbutia Gwenaelle.

Le monde s’écroula. Tout devint noir, sombre, silencieux, morne. A quoi bon respirer si c’est pour que ces sensations appartiennent au passé ?…

Et en même temps ?… Comment ai-je pu croire qu’une femme aussi exceptionnelle que Gwenaelle n’ait pas au minimum un homme à ses pieds ?…

Je pense à tout arrêter chers lecteurs…