Chronique 31

Chers lecteurs,

Notre étrange véhicule continuait son trajet. Peu à peu, notre mystérieuse destination se précisait. J’arrivais à distinguer des ombres et du mouvement par de petites fenêtres rondes. Je pouvais distinguer une lueur verdâtre vaciller par ces ouvertures. Enfin, après quelques minutes, notre vaisseau ralentit. Une multitude de bulles vinrent obstruer la vue de mon hublot, et firent même déguerpir mon compagnon à tentacules. Le bruit du moteur disparut. Plus de mouvements d’ondulation, plus de sensation de virage. Nous étions immobiles. Soudain, un soufflement se mit en route, et je pus constater le niveau de l’eau descendre.

L’eau laissa place à des murs d’un métal jaunâtre.

« Sortons. » ordonna l’anorak.

J’ouvris ma porte, hésitant. Nous étions, en effet, dans une espèce de garage, un sas de décompression.

Notre véhicule dégoulinant était couvert de balanes, d’algues, et même d’une coulée noire, laissée surement avec amour par mon compagnon à tentacules.

L’anorak me prit par le bras et notre visite commença.

Mes chers lecteurs, j’ai sincèrement eu l’impression de vivre un rêve. Une hallucination, tant les décors qui escortèrent notre marche étaient irréels. Nous nous trouvions dans un couloir de verre, duquel nous pouvions observer la fourmilière s’activer. Les blouses blanches grouillaient. Parfois immobiles et minutieux, les lunettes rivées sur leurs éprouvettes ; ou au pas de course dans les couloirs des classeurs, plein les mains. Chaque pièce semblait totalement différente. Certaines éclairées par d’agressifs néons blancs, d’autres seulement visibles par les lampes frontales des scientifiques. La multitude d’environnements, de couleurs et d’univers, me donnait l’impression d’assister à une chorégraphie, planifiée mouvement par mouvement pour m’en mettre pleins les yeux.

Je ne pouvais me permette d’à peine les apercevoir de la sorte, donc je lâchai la manche de l’anorak pour me rapprocher de la vitre. Mais à peine ma main rentra en contact avec celle-ci, qu’une alarme stridente se déclencha.

A bientôt chers lecteurs…