Chronique 33

Chers lecteurs,

Marchant à tâtons, éblouis par cette étrange lueur, une odeur de chlore vint emplir mes narines. Et mes chers fans… Se trouvait devant moi la plus terrible des abominations.

Une cuve, un cylindre, énorme, rempli d’un liquide trouble parsemé de bulles. Une forme sombre flottait en son centre. Une masse informe recroquevillée, qui n’avait rien d’humain ou de connu de mon bestiaire interne. Elle semblait endormie, présente uniquement physiquement.

Je me rapprochais peu à peu, complètement sous le choc, n’arrivant pas à décrocher mes yeux de cette abomination. Plus je me rapprochais, et plus je discernais les détails de son corps. La chose était recouverte d’écailles verdâtres, reflétant toutes les lueurs de la pièce. Des griffes, immenses et pointues… Sa colonne vertébrale était ornée de pointes sombres, surement aussi tranchantes que ses terrifiantes griffes que je ne connaissais que trop bien. Quelques dents dépassaient de son horrible gueule… Fines et grisâtres… Cette mâchoire, cette face… Ces paupières, fermées, comme plongées dans un doux sommeil.

Tout d’un coup, la paupière sombre laissa place à un œil, jaune, perçant. Une pupille fine et précise qui me fixait. Jamais je n’avais ressenti une telle détresse, cette nuit de terreur, cette course poursuite dans les escaliers de l’aile droite.

La terreur s’emparait de moi, me plongeant dans cet œil. M’appelait-il ? Voulait-il que je le rejoigne ? Que j’aille auprès de lui ? Avait-il besoin de mon aide ? Mes pas me rapprochaient peu à peu de lui. Centimètre par centimètre.

Mais tout d’un coup mon pied ne rencontra pas le sol mais le vide, et c’est dans un plongeon monumental que je me retrouvais trempé d’un étrange liquide visqueux…

A bientôt chers lecteurs…