Chronique 34

Chers lecteurs,

Mon esprit était totalement embrouillé. Je ne prêtais aucune attention aux quatre scientifiques dévoués qui essayaient de toutes leurs forces de m’extirper de la cuve dans laquelle je venais de tomber. Je venais de communiquer avec ce monstre ? Elle avait donc bien une conscience, une autorité, une voix, un regard… Ce regard… Cette pupille animée par un besoin de violence et de destruction…

Je levai la tête, porté par les blouses blanches, espérant l’apercevoir de nouveau, mais celle-ci était cachée, l’œil fermé et paisible, comme si son sommeil n’avait jamais cessé.

Enfin de retour sur la terre ferme, on m’enveloppa dans une épaisse couverture. Emmitouflé dans cette couette de la honte, l’anorak s’avança vers moi, un sourire aux lèvres.

« Eh bah alors ? On ne regarde pas où on pose les pieds ? » me lança-t-il sans tact, aucun, accompagné d’une violente claque amicale qui vint remuer mes vertèbres.

« Je… Mais, elle m’a appelé… » bredouillais-je.

« Qui ? La cuve ? Elle voulait peut-être tester tes capacités de plongeur, qui sait ? En tous cas, ce qu’on va tester suite à cette trempette impromptue, c’est ton épiderme ! Quelle idée de faire mumuse dans de l’urine d’alien ? »

Super. C’est tout ce qui me manquait. Après la terreur, l’incompréhension et ma superbe chemise trempée, il ne manquait plus que la honte.

L’anorak me pris par l’épaule et la visite continua. Les scientifiques que l’on dépassait me regardaient du coin de l’œil, curiosité ou moquerie, je ne saurai dire.

Cependant, ma peau me grattait à certains endroits. Surtout au niveau du cuir chevelu. Je ne me sentais pas vraiment dans mon assiette chers lecteurs, pour être tout à fait transparent avec vous…

A bientôt chers lecteurs…