Chronique 5

Chers lecteurs et lectrices,

Ici Louis, votre fidèle reporter. En tant que journaliste en chef du dossier… quelque peu… abandonné, de la mairie de draveil; je me dois de vous tenir au courant de ce que mes yeux ont constaté. En effet, pour ne rien vous cacher, suite à mon dernier article, je me suis fait quelque peu… tirer les bretelles par mon patron. Celui-ci m’a fait remarquer que mes émotions étaient bien trop présentes et que le sujet principal restait celui des étranges expériences se déroulant dans la mairie sous nos yeux. De ce fait chers lecteurs, je tenais à m’excuser d’avoir délaissé ma quête d’information au sujet de ces mystères, et me tiendrai désormais à conter ma passion dans mon journal intime. Bien que je pense qu’une relation de transparence émotionnelle soit adéquate pour que mes récits vous parlent, j’essaierai de faire taire mes sentiments, du moins ceux que réveille cette fameuse réceptionniste.

Ainsi, pour en revenir au sujet des bizarreries de l’ancienne mairie de Draveil, je vous propose de vous raconter ma journée d’investigation d’hier. C’était une journée assez bipolaire, alternant entre la pluie et le beau temps, entre rayons de soleil et moue des nuages. Je me suis levé chers lecteurs, du pied gauche pour ainsi dire. Il me suffit de quelques Klaxons ou chats bavards pendant mon sommeil, et je me lève grincheux comme un poux. Après un café trop froid, un rasage ensanglanté et une tartine brûlée, je m’engage le pas lent en direction de l’étrange hôtel de ville. Je me retrouve évidemment derrière une grand-mère trop lente, sur un trottoir étroit. J’ai d’ailleurs cru reconnaître un de mes jupons, enfin bref. Essayant de la doubler plusieurs fois, un coup de canne dans les tibias a su me calmer. Un bleu en plus, me direz-vous. Croisant ma fidèle échelle, j’eus la bonne idée de passer en dessous, comme si la malchance n’était pas déjà perchée sur mon épaule.

Arrivant devant l’immense porte du bâtiment, j’avais comme un voile grincheux devant les yeux. Ma main poussa machinalement la bouche de la mairie et je me retrouvai d’un coup, face à ce comptoir, ces étagères, ces ampoules, et la femme de ma vie.. euh je veux dire la mystérieuse réceptionniste. D’un coup d’un seul, c’était comme si le brouillard se dissipait de mon regard et me rendai compte d’où je me trouvais, en face de qui. Mon teint vira au rouge et mes mains se mirent à trembler quand son regard brun me prit pour cible. Et là, je découvris la plus douce mélodie jamais parvenue à mes tympans, un son d’une clarté assourdissante, d’une légèreté envoûtante: sa voix.

« Bonjour ! Bienvenue chez Secret Jeegs ! Je peux vous renseigner ? »

Je ne pus retenir le tremblement qui parcourut mon corps. Mes poils se hérissèrent et une goutte se mit à dévaler mon front. Que lui répondre? Comment m’adresser à elle?

Pour des soucis de suspens, l’article d’aujourd’hui s’achèvera ainsi, j’espère que vous ne m’en voudrez pas.

Louis, fier et amoureux journaliste de la gazette..